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1948.
Dans une longue lettre adressée à son fils, Dieter Müller raconte comment
le philosophe Martin Heidegger est devenu, après son Discours du Rectorat de 1933, son maître à penser comme celui de toute une génération.
Toujours inscrit au Parti National Socialiste, et désormais professeur de
philosophie à l'Université de Freiburg, Dieter s'exile pourtant en
Argentine avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout en considérant
que les révélations sur les tueries abominables, les camps de concentration
et les chambres à gaz ne sont que manipulations propagandistes de la part
des Alliés.
Mais son passé le rattrape et Dieter finit par découvrir, et admettre, que
lui-même autant que Heidegger et ceux qui l'ont suivi alors ont été les
complices d'une horreur incommensurable. |
La Sombra de Heidegger
José Pablo Feinmann, Buenos Aires: Booket, 2008
traduction de l'espagnol (Argentine) et adaptation théâtrale avec Marion Loran, 2012