Clint Eastwood : la place du mort ?

1964 : naissance internationale de l’Homme Sans Nom de Sergio Leone .

Sillonné par les figures fantomatiques errantes qui définissent et ancrent une Créature acteur, producteur et cinéaste parcourant inlassablement un univers en perpétuelle expansion que l’on appelle Métadiégèse, le cinéma de Clint Eastwood se situe en marge des stratégies des grands studios américains, avec lesquels il commerce pourtant, comme des mouvements qui constituent l’histoire des Etats-Unis et dont il n’est jamais très éloigné.

Instinctive plutôt que méthodique, en état d’écoute flottante propice aux rapprochements intempestifs comme aux déplacements intuitifs, s’appuyant sur la soupe d’anguilles d’Aby Warburg et les travaux de Georges Didi-Huberman, la présente recherche thématique et figurale s’attache à l’existence organique de cette Créature, existence métadiégétique où les survivances et la prégnance du désir qui se trament et s’enchaînent là se tissent à des repères esthétiques et généalogiques d’une histoire qui en constitue le mésentère, les rayons de cire : Orson Welles, Nathaniel Hawthorne et le Puritanisme, Abraham Lincoln et John Fitzgerald Kennedy, Herman Melville et Thelonious Monk, John Huston et la Frontier, Walker Evans et John Ford, l’Italie néo- réaliste et les figures spectrales de l’Americana.

La Psyché Organique Eastwoodienne se révèle comme la partie visible d’un tout qui, à l’image des architectures de Francis Bacon, se prolonge au-delà des limites du cadre, en une psyché organique universelle dans la plénitude de son assomption.

 

resumé

Les fantômes d’Eastwood : récurrences et circulations

sous la direction de Jean-Luc Lioult, Aix en Provence : Université de Provence, 2006

http://www.sudoc.fr/113999984

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